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Traum und fantasie

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Traum und fantasie
7 juillet 2009

lassen Sie den ganzen Rest aus

Elle aurait voulu. Réellement, elle aurait voulu. Rester là avec vous. Mais ce n'était juste plus possible. Elle aurait aimé que vous compreniez, que vous l'aimiez encore après tout cela. Elle aurait voulu savoir comment on aime, comment on vit heureux, ou malheureux, mais vivre, elle aurait aimé savoir. Comment se faire aimer aussi. Pour ne plus être seule. Elle aurait aimé se sentir exister dans les yeux d'un autre, ce regard là l'aurait peut être sauvé. Peut être. Elle voudrait que je ne cherchiez pas pourquoi elle fait ça alors qu'elle vous avez, elle voudrait que vous ne vous en vouliez pas de ce qu'elle a fait. When my time comes. Juste n'essayez pas. Si elle avait pu comprendre elle soufflerait encore à travers ses blanches narines. Si elle avait compris comment on vit. Et ce n'est pas de sa faute après tout. C'est juste que sa tête, son cœur, son corps, tout était trop vide, trop fatigué, trop épuisé de sa vie. Enfin du semblant de vie qu'elle avait, ce n'était plus qu'une lente et douloueuse parodie d'existence. Et bien sûr que vous ne pouvez comprendre, elle était belle, douée, avait la vie devant elle. Mais elle, elle ne voyait que la vie dérrière elle, si dure, si longue, si essoufflante, et vivre encore dans ces états l'effrayait. Alors bien sûr vous ne comprenez pas. Tout ce que vous pouvez concevoir c'est qu'elle vous a abandonnés, que vous êtes seuls. Vous n'êtes pas égoïste, juste habitués à votre vie, et la mort d'un autre vous perturbe. Personne ne peut comprendre son acte. Et elle, elle même ne le comprendrait pas si c'était l'acte d'une autre. Forgetting, all the hurt inside. You've learned to hide so well. Pretending, someone else can come and save me from myself. I can't be who you are. Voilà ce qu'elle aurait dit si vous aviez été là quand elle était seule, juste avant. C'est étrange comme cette idée lui a a prise. Juste parce qu'elle était dans le noir; En un éclair de lucidité ou de folie tout dépend d'où nous nous plaçons. En un éclair elle a compris, et vu que ce qui arrivait serait la même chose que ce qui est arrivé, elle n'a juste pas pu le supporter. L'échec, encore et encore, toujours. Elle n'a pu le supporter. Vous l'auriez supporter vous ? Vous réveiller seul et malheureux, vous endormir seul et malheureux ? Je ne crois pas. Elle a eu le courage de comprendre que cela ne menait à rien. Qu'elle tournait juste trop en rond les yeux bandés. Et que son coeur n'en pouvait juste plus. Juste plus. Et elle voudrait qu vous entendiez cela. Et tant pis si personne ne comprend. Juste que vous l'entendiez.

dos

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16 juin 2009

Die Diamanten morgens

Il y fait bon le matin, dans cette vieille maison au fond de cette propriété. Il se sont endormis au son de sa guitare sèche et ce matin elle a le visage rose de froid. Elle s'est réveillée avant lui, juste pour le plaisir de l voir dormir, enfermé dans leur couverture couleur tartan. Et le bois n'a pas arrêté de craquer, toute la nuit, les diamants de l'intérieur n'ont pas arrêtés de tinter. Elle regarde par la fenêtre et ne voit que de la brume au dehors, cet épais et tranquille brouillard qui semble avoir élu domicile dan cette partie du pays. Comme il lui ai doux de le sentir dans la pièce d'à coté, comme il lui ai rassurant de l'entendre respirer tout près d'elle. Combien de temps a t-elle attendu ce moment ? Cette balade dans les bois hier après midi, l'avion qui s'est posé le matin alors que les étoiles étaient encore reines du ciel. Combien de temps ? Elle n'en sait plus rien. En cet instant, elle est enmitoufflée dans son pull informe qui sent lui, et elle respire l'air glacé du matin hivernal. Et dehors on sent encore la nuit, l'air froid, l'herbe, la cendre, les animaux. Elle sourit, bêtement à sa fenêtre, assise sur un coin, elle sourit. Comme de simples choses la rende heureuse quand il est là, tout près d'elle. Le monde pourrait disparaître et s'écrouler qu'elle n'aurait pas peur tant qu'il respire près d'elle, le monde pourrait mourir et se désintégrer devant ses yeux qu'elle resterait confiante s'il dort près d'elle. Et voilà que peu à peu le noir profond laisse place à du violet et à du rose, bientôt du bleu nuit s'enfuit vers le haut et du blanc apparaît en bas. Les oiseaux tout autour commence à s'agiter, et lui dans sa tanière se retourne. Bientôt elle fera du café et du chocolat, et fera griller du pain, juste pour le plaisir de sentir ses odeurs de matin de publicité dans cette petite antre. Leur havre de paix. Le plancher craque et il passe sa tête par l'encadrement de la porte. Que fait elle debout, à cette heure, devant la fenêtre, elle veut tomber malade, c'est normal, elle est malade. Et elle ne répond pas. Elle regarde de tout ce qu'elle peut celui qui fait vivre son coeur, celui qui lui donne une seule raison, la meilleure du monde, de vivre heureuse. Et elle boit de tous ses yeux l'image de celui qu'elle aime. Et quand il s'approche pour l'enlacer, parc qu'elle va finir par mourir de froid, elle sourit, immobile, et ferme les yeux pour mieux le respirer, et mieux le voir. Et dehors le soleil pointe son nez et la vie s'éveille. Et l'entreinte chaude de sa peau contre la sienne la rend tout simplement vivante. Et jamais, jamais elle ne voudra se réveiller sans lui.

Audrey_Hepburn

12 mai 2009

Die Brücke

Longue robe blanche, et délicates longueurs dorées. Elle est restée toute la journée assise ici, devant le jardin, sous l'arbre plantée par un homme qu'elle ne connait pas. De lentes notes tournent dans sa tête. Combien de fois n'a t-elle pas redouté les lettres administratives, combien de fois n'a t-elle pas pleurer son départ. Pour toujours. Je t'aimerais pour toujours disait il. Seulement elle est assise dans leur balançoire et lentement elle se berce. Sans ailes comment voler ? Et elle se sent si petite. Si un ange passait par là il ne verra que le vert de l'arbre, le blanc de sa robe, le beige de sa peau, le doré de ses cheveux. Elle n'est pas encore une femme que déjà elle se doit de supporter le poids d'une vie à distance. Et Hermès prend tout son temps pour lui apporter de lourds messages. Machinalement elle place sa main sur son ventre, par habitude. Elle ferme les yeux et écoute le bruit de la vie sans elle. Sa main est remontée et caresse lentement la médaille qu'il lui a envoyé un jour par la poste. Toute leur vie se vit ainsi par à coup. Mais comme il est plaisant pour cette presque femme de se sentir aimée comme une reine. Et le petit chien s'est jeté sur ses genoux et se frotte contre ses bras. L'heure du facteur est passée depuis trop longtemps. Son coeur de crispe. Comme à chaque fois qu'elle reste dans le silence du bruit des autres vies elle se sent abandonnée, délaissée et se trouve tous les défauts du monde. Et même le chien n'y fait rien. Et même son pendentif n'y fait rien. Et même pas le bruit de la voiture derrière elle n'y fait quelque chose. Et même pas ces bras derrière elle. Pas même son souffle dans son cou. Et lorsqu'elle se réveille de sa terreur il est là, en uniforme, qui la regarde avec un sourire mille fois immense et la regarde. Comme il la regarde toujours, avec l'amour des premiers jours, avec l'admiration que l'enfant à pour le ciel, avec l'adoration qu'a le pêcheur pour l'idole sacrée. Il la regarde. Et elle est si heureuse que sa respiration se coupe. Et il est là, ne sachant quoi faire, ils se regardent juste et s'aiment à cette distance, matérialisée par le petit chien qui ne sait quoi faire. Il aboie dans le vide et quand enfin elle se lève il n'a plus qu'à disparaître. Autour d'eux le monde n'a plus qu'à disparaître parce qu'il est de retour et qu'ils sont enfin ensemble. Tous les trois. Mais ça elle ne le sait pas encore.

250px_Naomi_watts

12 mai 2009

Bezaubernd

Elle s'est occupée d'elle toute la journée. Épilée, coiffée, maquillée, massée. Elle a croisé son regard dans le miroir, s'est arrêtée pour remettre en place une mèche. Parfaite. Elle a sourit au visage dans le miroir. Le sien. Pâle, encadré de lourdes et aériennes boucles brunes. Bien sûr qu'elle a peur. Parce qu'aujourd'hui encore elle s'est réveillée seule, dans son appartement blanc, dans son lit immense vide de présence humaine. Mais peu lui importe ce soir elle sort. Son immense dogue s'endort au coin de ses valises. Elle part ce soir. Malgré la plaie béante que l'ancien locataire a laissé en son cœur elle ouvre la boîte pourpre qui renferme ces chaussures. Ces fameuses et magnifiques escarpins. Pour toi mon amour est encore gravé sous la semelle droite. Mais peu lui importe ce soir elle part. Sa main effleure la lourde tête grise de son chien. Tendrement son regard se perd sur sa main où ne brille plus le bracelet argent orné d'un nœud émeraude. Tendrement elle détourne son regard vers la fenêtre où le soleil n'est plus que cet astre imposant apportant la même lumière à tous. Tristement elle baisse ses paupières et arrête de sombres pensées qui la portent vers tout ce qui fut, aurait pu être, ne sera plus jamais. Elle finit par relever la tête, basculer ses mèches brunes, fait teinter l'or blanc de ses longs pendant d'oreilles. Lisse du plat de la main sa robe prune. Elle sourit. Elle a sourit parce que son chien a lentement relevé la tête et a soupiré. Elle a sourit pour les photos de ses amis qui ont remplacés ses photos d'eux. Elle a sourit quand son regard a rencontré la porte d'entrée, parce que plus jamais il ne la passera. Mais peut lui importe ce soir elle part. Ce soir elle va voir d'autres horizons. Non elle ne fuit pas elle apprend autrement. Et ce soir, et cela elle ne le sait pas, quand son appartement vide balayera les restes de lui elle sourira. Et plus tard quand une autre main trouvera le chemin elle sourira. Mais cela, tout cela elle ne le sait pas. Ce soir elle part.

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30 septembre 2008

Ekstase und Wonne

Elle est belle. Il est sexy. Et ce soir ils vont s'apprendre. Que je vous place la scène. Il est tôt ce soir, à peine 9h. Il est avec des amis, ils sont là pour ça ce soir, et seulement pour ça, pour elles. Elle est avec des amies, elle découvre cette boîte, elle voulait danser et elle est encore trop nouvelle dans cette boîte. Que je vous explique un peu les personnages, elle est sympa, intelligente, mignonne, s'habille bien, bosseuse, elle effraie les garçons. Lui, beau, frimeur, il avale les filles comme on boit du petit lait, il ne respecte rien ni personne, à part lui, c'est un homme, un vrai. Que je vous décrive un peu le vestimentaire. Pour faire bien elle a mis sa robe rouge, prêt du corps et ses compensés noir, son sautoir noir, ses ongles noirs, ses boucles noirs et elle n'apparaît même pas vamp, juste classe comme il faut, et on se retourne sur son passage. Forcément il l'a remarqué, non pas parce qu'elle lui plaît, il préfère celles qui se mettent à danser tout de suite, mais ils se retournent tous, alors forcément lui il veut être celui qui l'aura. Elle est assise avec ses amies. Et là il faut vous dépeindre les amies : sympa, drôle mais de vraies filles. Comme il les aime mais c'est elle qu'il veut ce soir et il l'aura. Sainte nitouche voilà ce qu'il en pense mais voilà que le DJ change de registre et passe de trivial à de véritable rock, langoureux, sensuel, brutal, bref on aura compris. Et la voilà qui se lève. Et que je vous explique cette fille quand elle bouge elle paraît répéter des pas de danse, lente, langoureuse, elle est sexuelle c'est tout. Et elle s'est mise à danser, I love rock and roll et puis c'est tout. Les bras au dessus de la tête ou le long des hanches, elle ondule et puis c'est tout. Et lui il est hypnotisé. Alors il s'est approché et s'est collé à elle pour danser près d'elle et il avise. Elle se décale et il la suit. Mais du coin de l'œil elle l'observe, mignon ? donc c'est bon. It's my life just my life. Alors elle danse comme s'il n'y avait qu'elle et il ne fait que la suivre. Il ne la touche pas, il est bien trop classe pour cela. Mais laissons les quelques minutes, le temps de quelques chansons, qu'il apprenne ses courbes et elle son odeur. Et quand on revient à eux il a juste sa tête dans son cou et elle la tête penchée, une jambe à moitié repliée. Ils n'ont en commun que le lieu d'étude, mais il dévore sa peau blafarde avec avidité et elle frémit sous ses doigts. Je ne vous expliquerais pas en détail comme ses muscles se tendent lorsque ses yeux pincent lentement sa peau, lorsqu'à son tour elle dévore sa peau il l'attrape et ne veut plus la lâcher. Non je ne vous le dirais pas, je vous laisse les mener où bon, vous semble.

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23 septembre 2008

Magere zerbrechliche Puppe

Il fait encore nuit au dehors mais déjà les étoiles blanches se mêlent aux nuages et les oiseaux s'éveillent. Oh dieu quelle odeur magnifique. Elle s'est réveillée il y a déjà deux heures pour se remaquiller et pour se parfumer. "J'ai honte de moi sinon". Qu'elle est bête, son idiote. Et la voilà qui désormais dors comme une chose délicatement fragile posée là, entre draps, couette, et oreillers, elle dort, et rêve. Et il est là. Un bras replié sur lequel repose sa tête, il l'observe, boit chaque parcelles de son visage, apprend par cœur chaque centimètres. "Parce que quand tu pars loin j'ai besoin de toi. La nuit quand tout est silence je ferme les yeux et je te vois." Et il l'aime. Et il aime. Oh comme il l'effraie à l'aimer autant, elle qui a toujours peur qu'un jour il parte sans se retourner. L'enfant trop seule depuis trop longtemps qui a trop besoin des gens. Trop petite poupée trop seule. Il a relevé la main et au dehors le ciel s'éveille, il a basculé une mèche sur le coté pour voir encore son teint laiteux. Mais ses yeux descendent et heurtent ses clavicules, et ils descendent et la nuisette laisse apparaître ses cotés qui se montrent au travers de ce blanc. Ils se baladent, bras fins, os saillant. Son cœur se pince. "Pourquoi tu fais ça ?"' "Pour qu'on m'aime. Pour qu'enfin on prenne soin de moi. Pour qu'au moins un jour dans ma vie on ne me laisse pas jouer seule avec mes poupées pendant qu'on s'occupe de mon frère. Pour que j'ai l'impression de compter pour quelqu'un." "Mais tu compte pour moi." Il a envier de pleurer. Parce qu'elle meure sous ses yeux et qu'il ne peut rien. Il ne peut que la regarder et se dire qu'elle l'aimera assez pour arrêter, un jour. "Le jour où je t'aimerai assez pour avoir la force de puiser en toi cette force que je n'ai plus, tu sera las de moi" Alors le voilà qui se penche et embrasse ce petit nez, parce qu'il ne veut pas déranger, respire cette odeur sucrée de son parfum et regarde son plafond, plein de son odeur. "Je t'aime moi, pourquoi tu me crois pas." "Tu n'aime que ce que je suis pas." "Arrête" Mais il ignore, il ignore tant de choses, elle qui rêve si souvent de son corps mort. Et peut être même qu'il ignore que là elle a ouvert la barrière et laisse ses émeraudes le boire à leurs tour.

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28 juillet 2008

Wunsch

Ils sont deux, assis là, deux frères, se ressemblant comme deux goutes d'eau, l'un avec une guitare sèche, l'autre avec une électrique. Ils commencent à jouer, un de ses airs qui font cow-boy, une lente mélodie de guitare sèche agrémentée du rock de l'électrique. La lumière s'allume, le décor est planté. Leurs coeurs s'accélèrent d'un coup. Bottes de paille à gauche, grand portique recouvert d'une couverture en imprimé peau de vache à droite. Ils respectent difficilement le tempo lent et langoureux. Elle arrive, chemiser à carreaux rouge avec un noeud sur le ventre, jupe large à longues bandes fermières, chapeau de cow-boy, santiags rouges et or. Cliché tentant. Elle arrive lentement, se place au milieu, et commence à balancer sur l'un et l'autre de ses pieds, les mains à la taille, deux doigts qui battent le tempo. Lentement, trop lentement diraient-ils, elle fait glisser ses nombreux bracelets. Au son de la guitare électrique elle mouvoit plus rapidement. Elle détache minutieusement les boutons de son chemisier, s'arrête au milieu, enlève son foulard qu'elle lance entre les deux frères, tentant. Elle continue son travail. Se retourne, dos à eux, enlève langoureusement son chemiser. Danse autour, à coté et sur la botte de paille. Glisse sur la droite, revient au milieu, et, lentement, très, très lentement, ondule du bassin pour faire glisser sa large jupe. Dans le même temps, invisible pour eux, elle fait valser ses santiags. D'un coup vif, sur l'accord électrique qui surprend la sèche, elle balance sa jupe dans le coin. La voilà maintenant qui se déplace sur une seule ligne, chaque mouvement guidé par l'électrique et souligné par la sèche, lentement elle déboutonne par l'arrière son soutient gorge blanc. Arrivée près du portique elle attrape la couverture, s'y enroule. Toujours tête baissée, elle lève la main gauche, shorty de même couleur. Se dirige à reculons vers l'interupteur. Lève la tête, le coin droit de la lèvre mordu, elle éteint la lumière tout en balançant la couverture. La musique, qui pourtant devait continuer, s'est arrêtée dans un fracas sourd suivi de bruit de pas.

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28 juillet 2008

Geheimnis

Euphorie contenue alors que les lumières sont toujours éteintes, la musique à commencée. Peu à peu la lumière apparaît, ou plutôt laissait aparaître les danseurs. Elle à gauche, lui à droite. Elle secoue ses hanches comme l'on danse une musique des îles, au sons des timbales, elle avance lentement, un large sourire aux lèvres. Elle le regarde la regarder. Il avance aussi, au bout de la pièce, il bouge aussi ses hanches. Les voilà qui se sont rejoint et les voilà qui dansent face à face, tantôt à doite, une ligne, tantôt à gauche, une ligne. Parallèles. Maintenant ils dansent comme sur une valse, les hanches toujours en mouvement, lentement. Ils se tiennent une main, elle s'éloigne, il la fait tourner. Les voilà dos à torse, elle devant lui. Lentement ils dansent, leurs mains sur son ventre. Ils se séparent. Il bouge sur place, elle retient l'attention. Elle esquisse maintenant une danse orientale, toujours personnelle, les hanches qui se secouent, le bassin qui ondule, elle tourne sur elle-même, les poignets roulent sur eux tandis que les mains tournent. Elle avance, se place derrière lui. Il la mène. Elle dépose ses mains sur le haut de son torse, il pose ses mains sur ses mains. Ils sont désormais un être hybride, ils sont eux, il est eux autant qu'elle. Il fait retourner sa main au dessus de sa tête, la voilà devant. C'est la fin de la chanson dans quelques minutes. Tendrement enlacés, ils ne font plus que se tenir serrés et danse presque sur place, les hanches toujours en mouvement. Elle s'éloigne et revient tel un doux sattelite. Les lumières baissent, ils s'embrassent. On applaudis les nouveaux mariés.

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27 juillet 2008

Verführung

Crepitement du feu. Bruit des vagues qui dansent sur le sable. Lumière et chaleur qui émane du bois qui brûle. Fumée à gauche au milieu d'un petit groupe. Rires détendus à droite. C'est la dernière fois avant six mois qu'ils se voient tous. Pourtant ils vivent à fond ces derniers instants. Elle est assise près d'un groupe, les pieds dans le sable, elle admire ses amis, ses compagnons, ses inconnus connus, ses proches, sa famille de dérision. Simple moment de bonheur estival. Il fait encore chaud sur la plage ce soir là, pourtant elle frissonne. le bruit de la guitare et des chansons près d'elle la rechauffe un peu. Non pas qu'elle soit triste, elle profite. On se déplace près d'elle. Il est là, sa guitare à la main, il s'assoit. Le feu dans son dos donne à ses cheveux déjà roux une coloration délicieusement rouge-orange. Son visage à contre-jour il n'en est que plus séduisant. Sans rien dire "pour ne pas gâcher" comme il aimait dire, il se met à jouer. Un air qu'elle connait. Elle sait ce qu'il attend. Lui qui depuis le début ne lui ment pas, il l'aime bien après tout. Elle garde malicieusement la bouche fermée même si un immense sourire s'y est inscrit. Elle danse un peu, sur place, comme il est de coutume pour montrer que l'on apprécie. Elle baisse les yeux, ses pieds se frottent lentement l'un contre l'autre, signe flagrant de son bien-être présent. Les mains croisées sur les genoux repliés sur son menton elle ne frissone plus. Le vent léger amène vers elle autant l'odeur du bois qui se consume que celle de son parfum. Une odeur lègement poivrée, rassurante, chaude, acceuillante. Bizarement les rires se sont tuent, elle ne sent plus les fumées diverses. Il n'y a plus que lui, sa musique, son odeur. Sensation animale plaisante et dérangeante. Odeur et sensation. La guitare se fait plus lente. L'invitation se fait plus plaisante. Il esquisse une moue qui la tort de rire. Elle a cedé, il le sait. Elle commence à chanter, d'une voix claire, limpide, diluée grâce aux boissons, rendue un peu rauque par la fumée. Elle n'a pas le temps de terminer. Il a lâché sa guitare dès qu'elle a commencée, s'est rapproché. Le sable sur sa main, sa main sur sa joue, la sable sur sa joue. Elle a continué de chanter, même son visage à 5 cm du sien. Ce sont ses lèvres qui la font taire, tendrement. D'un lent baiser, comme d'un film au ralenti, ils se rencontrent, elle a cedé, pour leur plus grand plaisir. Il la bascule sur le sable, et s'étend sur elle. Autour d'eux, on a recommencé à faire jouer les guitares, les filles ont continuées de chanter.

Grace_Kelly_Posters

24 juillet 2008

Genuss

Un dernier tour au galop, encore un, retarder au maximum le moment où ils seront l'un en face de l'autre. Voilà, le tour déjà fini. Elle descend avec souplesse, ne pas laisser sa robe se coincer dans la sangle, comme souvent, ne pas oublier de remettre son chapeau droit, le foulard lissé. Relever ses yeux émeuraudes. Ne pas rougir. Réverence, salutations polies. Ils sortent de la carrière. Se redresser. La tête droite, les épaules hautes. Elle va le revoir. Ses doigts se crispent douleureusement sur les rênes, son cheval le sent mais ne dit rien. Ses phalanges sont devenues blanches, ses ongles entrent dans sa paume. Respiration sacadée. Se calmer. Elle se force à parler. Maîtriser sa voix, quelle ne trahisse jamais nos émotions. Imperceptiblement ses pas ralentissent, laisser la rencontre au dernier moment. Sa monture relève la tête, elle l'a senti, elle aussi. Elle porte sa main gantée de blanc à son front, une silhouette se découpe. Rapidement, elle lisse sa jupe sombre, essuie les boutons d'or de son corsage. Ses bottines foulent le sol sableux de la carrière de plus en plus légèrement. Elle a rabaissé la tête, cheval devant, elle à coté, il lui montre le chemin à suivre. Odeur famillière. Rythme cardiaque qui s'emballe. Elle se force à ralentir. Toujours ratarder le bonheur, toujours, il n'en est que plus savoureux. Pourtant, malgré le sang qui bat dans ses tempes, malgré ses oreilles qui ne peuvent plus qu'entendrent ses propres battements cardiaques, elle entends son souffle, sacadé lui aussi, tout comme le sien, comme s'il respirait près d'elle. Elle pouvait enfin respirer à plein poumon cette odeur cherie sans craindre, comme celle qu'il avait laissé sur l'écharpe, qu'elle ne disparaisse à force d'être respirée. Elle n'ose plus lever les yeux, rive son regard sur le sable de la carrière qui laisse place à l'herbe. On lui reprend son cheval. Elle s'arrête ; relève les yeux, le voit enfin. Et tous les moments d'attentes sont effacés, toutes les heures à penser à lui, si loin, oubliées. Il est là. Et la scène se déroule alors au ralentit, elle qui oublie toutes ses limites imposées, lui qui sourit, d'un sourire immense comme seuls savent le faire les enfants ou les amoureux à âme d'enfant. Elle qui s'élance, retenant de la main droite sa jupe, de la gauche un chapeau qui ne tient plus en place, laissant tomber en cascade courte des cheveux aubruns. Elle court et pourtant elle ne va pas assez vite à son goût. Elle tombe presque dans ses bras plus étoffés que la dernière fois. Sa main achève le chapeau qui se retrouve par terre. Il ne cesse d'embrasser ses cheveux et elle de le serrer. Elle relève la tête, les mains accrochées à son sweat. Tendre rencontre entre deux époques. Ses bras autour d'elle. Elle claque des dents, elle a toujours froids, il la dévore de son regard amoureux. Perle rare pensent-ils. Doux et chaleureux baiser tandis que ses mains le glace. Echange mutuel d'amour. L'espace d'un instant l'Univers tout entier se retrouve en eux.

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